05/10/2008

Mais d'où viennent donc les Saint-Bernard?



Sous cet air innocent se cache une bien belle histoire


Pour savoir d’où viennent les saint-bernard, il suffit de s’intéresser à leur nom, de pratiquer l’étymologie. C'est en toute simplicité que nous allons nous intéresser au personnage qui a donné ce nom à cette race de chiens si courageux. Il s'agit de saint Bernard de Menthon, qui vécut au Xe siècle. Il est le patron des alpinistes. En lisant ce qui suit, vous découvrirez notamment la raison d'être du traditionnel tonneau autour du cou des saint-Bernard. Mais avant tout, un petit portrait de saint Bernard de Menthon -il n'y a pas que saint Bernard de Clairvaux! :

« Le bienheureux Bernard de Menthon, archidiacre d’Aoste, l’un des missionnaires les plus zélés du Xème siècle, le réformateur des dioscès d’Aoste, de Sion, de Genève, de Tarentaise, de Milan et de Navarre, fut aussi l’un des hommes les plus sincèrement amis de l’humanité que la religion ait produits. Non content d’alimenter les âmes de la parole de vie, il se plaisait à rassembler les pauvres dans le cours de ses missions, et à leur distribuer largement des aumônes, qu’il savait très habilement solliciter. Mais l’œuvre principale de sa vie, celle qui fait bénir sa mémoire en Europe depuis près de neuf siècles, c’est la fondation de deux hospices du grand et du petit Saint Bernard, auxquels tant de voyageurs perdus dans les neiges des Alpes ont dû la vie et de charitables soins. Le dévouement y est d’autant plus admirable, que les religieux mêmes qui les desservent, ne peuvent y conserver leur vie. Le Piémont célèbre la fête de saint Bernard au 15 juin ».

saint Bernard représenté terrassant le dragon (le dragon symbolisant aussi bien l'intempérie de la montagne que les attaques de sarrasins, fréquentes à l'époque)

C’est ainsi que ce grand saint apparaît dans le bel ouvrage de l’abbé Lecanu, l’Imitation des saints. Mais pour évoquer la pérennité de ses œuvres, projetons-nous quelques sept siècles plus tard. A l'aube de la Révolution française de 1789, voici comment un journaliste évoque l’Hospice du Mont-Saint-Bernard (Journal de Paris, 1781) :

« L’Hospice est un long bâtiment en pierres, d’un aspect lugubre, et resserré entre deux montagnes, beaucoup plus élevées encore que celle sur laquelle il est, pour ainsi dire, suspendu ; il est terminé, d’un côté, par un lac qui peut avoir un quart de lieu de criconférence, et de l’autre, par une cabane, où l’on dépose les morts, faute de terre pour pouvoir les ensevelir. Tout autour règne une chaîne de montagnes, dont les neiges, les glaces, et les rochers confusément épars, présentent au loin l’image de la désolation. Cet Hospice fut fondé par saint Bernard de Menthon, pour servir d’asile aux voyageurs. C’est, sans contredit, un des plus beaux monuments élevés à l’humanité. Chacun y est accueilli suivant son état, sa condition ; mais les soins, les attentions sont les mêmes pour tout le monde (...). Les chemins par lesquels on monte à l’hospice n’offrent, dans la plus grande partie de la route, que de mauvais sentiers frayés à travers des rochers ; ils sont fermés huit mois de l’année par les neiges. Malheur alors à quiconque veut les franchir. L’humanité des religieux ne laisse cependant rien à désirer sur les secours dont peuvent avoir besoin les voyageurs imprudents. Depuis la Toussaint jusqu’au moi de Mai, deux domestiques du couvent ne sont continuellement occupés qu’à battre les neiges ; les religieux eux-mêmes n’épargnent pas leurs pas dès qu’ils savent quelque voyageur en peine. Ils possédaient autrefois un chien qu’ils avaient dressé à aller à la découverte avec un panier suspendu au cou, et rempli de provisions ; ce chien, doué d’un instinct admirable, s’arrêtait partout où il soupçonnait quelqu’un enseveli dans les neiges ; il s’empressait alors d’écarter la neige avec ses pattes, et lorsqu’il reconnaissait que le malheureux qu’il venait de dégager respirait encore, il lui tendait le cou, et semblait l’inviter par ses caresses, à ouvrir son panier. Suivant les forces du voyageur, ou il courait à l’Hospice, ou il l’y conduisait lui-même. J’ai appris avec indignation, que ce brave chien avait péri de la main des hommes, lui qui les aimait tant ! les religieux, inconsolables de la perte, travaillèrent à le remplacer. Ces religieux sont au nombre de douze. Leur coeur et leur esprit semblent participer de l’élévation qu’ils habitent : ce sont des anges descendus du ciel. »


Au vu de son histoire, ce chou ne vous paraît-il pas digne d'affection?


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle brave bête en effet que ce chien amenant avec lui un tonnelet d'eau de vie
pour réchauffer le montagnard égaré.
Hélas dans le plat pays wallon il n'y a pas de montagne et pas de neige, donc pas de saint bernard. Cela ne nous empêche pas de boire un coup d'eau de vie ... à la santé de votre blog chère Néo

Leon de bruxelles

Anonyme a dit…

Quel gros chou. Au moins, j'ai presque tout compris de ce que tu nous racontes. Je veux le même ! Je dirais même plus ""Que du bonheur".

Anonyme a dit…

Merci chère Néo de nous conter l'histoire de ce beau toutou de rêve!
Aimeriez-vous en avoir un pour votre anniversaire? mdr
à bientôt

Neodyme a dit…

merci, chers amis, pour ces mots si touchants.

Pour répondre à votre charmante proposition chère Poussière d'étoile, je vous avouerai que je préfère les corniauds.

Saturnin, je ne suis pas étonnée que vous ayez tout compris: je n'ai rien écrit moi-même.

Enfin Léon, continuez d'avoir foi en la dive bouteille, car la foi fait bouger les montagnes; et qui sait, les montagnes viendront en pays wallon, suivies de près par les adorables saint-bernard aux tonneaux de gnôle exquise.

Anonyme a dit…

Et bien êtes-vous satisfaite Dame Néo?

Si vous préférez les corniauds...
ha ha ha

Anonyme a dit…

Quel beau blog ! HaHAHAHAHA ....je ris.... Ha ha ha
tournicoti, tournicoton appyez donc sur mon nom